Discussion :
- B. Bochet : Ville à aimer, parler de rapport affectif à la ville, c'est une approche encore très peu légitime.
Je travaille sur le modèle de la ville post-11 septembre : l'existence d'une urbaphilie contemporaine, quelles en sont
ses manifestations ? Quels sont ses fondements ? Quels sont ses ressources ? … Je voudrais montrer qu'il y a émergence
d'un amour de la ville.
- Y.Egal : Qu'est-ce aimer/ne pas aimer la ville ? Il y a des choses qu'on aime et des choses qu'on n'aime pas. Les gens
qui vivent dans la ville ne veulent pas dire qu'ils aiment la ville. Il y a une différence importante entre ce qui est
dit et ce qui est vécu. On passe d'une urbaphobie à une haine de certaines caractéristiques de la ville. Les urbaphobes
ont perdu et ils sont devenus tous des urbains.
- V.Renard : Il y a une certaine confusion entre étalement péri-urbain
et habitat individuel, mais on peut identifier une doctrine de l'Etat, acteur
de la ville, avec la haine de la maison individuelle. Cette haine s'appuie
sur beaucoup de recherches en sociologie urbaine strictement françaises qui
nous expliquent que la maison individuelle est la perte de la sociabilité,
le mal. Il y a convergence entre cette doctrine de l'urbanisme et toute une
partie de la recherche urbaine qui a conduit à une sur-réaction, aujourd'hui,
à un développement peu contrôlé, peu excusé, avec des dégâts considérables
aussi bien en termes de développement durable qu'en termes de mode de vie.