Discussion :
- B. Marchand : Vous avez indiqué les contradictions autour des politiques
du ministre Sudreau. Au moment même où l'on construisait les grands ensembles,
Sudreau luttait contre l'exode rural et empêchait les ruraux de venir à Paris,
contradiction typique d'un pouvoir personnel.
- N. Kerdoud : Le modèle des grands ensembles que vous critiquez est
en pleine diffusion en Algérie. Poursuit-on la construction de grands ensembles
?
- V. Renard : On n'a pas localisé les grands ensembles là où il aurait
fallu par rapport aux critères d'urbanisme, mais là où il y avait des opportunités
foncières. Cela expliquerait leur localisation et, en partie, leur mauvais
fonctionnement.
- N. Mathieu : Je voudrais savoir qui sont ces gens qui ont fait ces films ?
- C. Canteux : Ce sont des réalisateurs qui travaillaient pour le cinéma, dans des maisons de
production spécialisées dans des films institutionnels.
- N. Mathieu : Donc, faits sous l'idéologie dominante. Il y a des films qui sont porteurs d'une sensibilité
d'opinion tandis que là, on leur commande une sensibilité. Des films d'auteur ont été totalement positifs
envers les grands ensembles : La bicyclette, etc.
- G. Le Goullon : Je réponds à B. Marchand, sur les politiques menées
par Sudreau. Vous avez évoqué une piste qui est celle du pouvoir personnel.
Moi, je me demande si ce n'est pas aussi un effet de la structure de certains
ministères, des divisions administratives ? Dans les sources, on retrouve
en permanence, à propos des grands ensembles, cette schizophrénie à travers
les différents services. Ils n'ont pas les mêmes objectifs, les mêmes formations.
En outre, ils travaillent en urgence.