Citations récentes pour et contre la grande ville ...
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La gauche s'est montrée presque aussi urbaphobe que la droite. Le Parti Socialiste a organisé en 1990 un grand colloque
avec des participants de la gauche européenne. Il s'agissait d'éviter le scénario-catastrophe
c'est à dire une Ile-de-France dépassant les 10 millions d'habitants (elle en compte près de 11 millions en 2012).
Un député travailliste jugea le titre du colloque "extravagant" :
Ile-de-France : pouvons-nous éviter le scénario-catastrophe ?, Economica, 284 p
Colloque de Créteil organisé par le PS, 9-10 février 1990
La droite ne demeura pas en reste : sur instruction ministérielle, la DATAR envisagea la même situation, qualifiée cette fois d'"inacceptable" :
DATAR, Une image de la France de l'an 2000, scénario de l'inacceptable, Travaux et recherche de perspectives : N° 20.
Quelques exemples de déclarations récentes contre la grande ville et particulièrement Paris :
Dominique Bussereau, ministre UMP, juin 2002 : "On sent vraiment, sur le terrain, ce sentiment que la France des villes
oppresse la France de la ruralité"
Georges Patrix, architecte, en 2006 : « Malgré la volonté affichée dès les débuts de la politique
d'aménagement du territoire (Paris et le désert français) de rééquilibrer le poids excessif de la capitale par
un développement régional suffisant, la carte de France offre encore le spectacle déprimant d'une région parisienne
abusive vivant aux dépens d'une province exsangue.»
Le directeur national du mouvement Chasse, Nature, Pêche et Traditions déclarait : « On fait tout pour les banlieues et on oublie nos 30 000
villages ! On ne veut pas les laisser crever !» ;
Philippe de Villiers renchérissait et proposait de soutenir les « 30 000
communes rurales qui se sentent abandonnées pendant qu'on déverse des milliards d'euros sur les banlieues »
Pour défendre les grandes agglomérations
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Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois (2006) : " Notre population a véritablement été abandonnée à son triste sort ...
Clichy, en dépit de ses 28 000 habitants, n'a pas de poste de police, pas de cinéma, pas de piscine ni de centre sportif, pas de bureau de l'ANPE,
aucun bureau social de l'enfance, aucune station de métro ou de RER. Il faut à ses habitants près d'une
heure et demi pour aller à Paris. Le chômage atteint 24 % de la population, avec un taux plus élevé chez les jeunes."
Nouveau cri d'alarme de maires de banlieue (2010) : Dans une Lettre à ceux qui ignorent les banlieues, à paraître dans
le Journal du dimanche, ils invitent le Premier ministre François Fillon à profiter du prochain Conseil national des villes
le 25 mai pour tenir des promesses devenues lettre morte. Pour les signataires, il ne s'agit pas seulement de problèmes de délinquance ou de trafics
"qui seuls parviennent à capter l'attention des médias" mais de problèmes d'enclavement, de chômage, d'échec scolaire, de mal-logement,
et d'une pénurie des services publics.